La passion Lippi de Sophie Chauveau

Cosme de Medicis, issu d’une famille de banquiers influents dans la vie Florentine était aussi un fin amateur d’art : il aimait s’entourer et protéger ses artistes favoris. Au détour d’une rue des bas fonds de Florence, il tombe sur un garçon aux pieds cornus” qui dessine sur le pavé Florentin des fresques magnifiques. Il décide de le prendre sous son aile et de lui offrir une double formation, artistique d’une part et religieuse d’autre part. Lippi montre rapidement son talent artistique et sa volonté d'apprendre, mais l’on découvre qu’il trouve son inspiration ... dans les bordels et dans le lit des prostituées qui l'accueillent comme un prince....

Nous suivons donc la naissance, l’apothéose  et le déclin d’un homme et d’un artiste hors norme, vivant en dehors des règles sociales et morales de son époque. Il sera aussi un précurseur pour l’art puisqu’il impose un nouveau rapport entre l’art et l’argent en facturant ses œuvres non pas en fonction du prix des fournitures, mais en fonction de son talent. En trame de fond nous découvrons la Florence de la Renaissance et les relations entre la religion, la noblesse et les artistes. C’est ce qui m’a le plus intéressé dans ce roman : mieux comprendre comment Florence est ce qu’elle est aujourd'hui et appréhender une infime partie de l’évolution de la peinture. N’étant pas une pro de la renaissance florentine, je ne peux vous dire si ce roman se permet des libertés historiques... (Mais n'hésitez pas à nous le faire partager en commentant ce post !) L’histoire en elle même est intéressante car Lippi est en quelque sorte un rebelle de la Renaissance, qui va jusqu’à faire un enfant à une nonne ! On peut dire qu’il était Rock’n Roll !  Le fond est donc intéressant, mais qu’en est-il de la forme ? Et bien justement c’est là que le bât blesse :  le style de Sophie Chauveau ne m’a vraiment pas plu, elle écrit comme l’on parle ce qui a compliqué ma lecture et mon immersion dans l’histoire. (cependant certains auteurs arrivent à m’accrocher avec des styles simples et familiers). De plus j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, pourtant Lippi a un gros potentiel, mais on ne s’approche jamais suffisamment de lui pour s’identifier au personnage. Pour conclure, histoire intéressante si vous vous intéressez à la peinture, à la Renaissance Florentine mais un style rebutant. Résumé : Florence 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d'une ruelle des bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché. Bravant tous les interdits et jusqu'à l'autorité suprême du Pape, il commet par amour l'ultime provocation. Le scandale le pousse à l'exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au cœur de son enfance. Peintre voyou, ange ivre, fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l'art et le monde de l'argent et, le premier, fait passer les peintres du statut d'artisans estimés à celui d'artistes reconnus.

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