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24 février 2010

Crime et Châtiment de Fedor Dostoïevski


3 ans après ma lecture des Frères Karamasov, me voilà de retour auprès de ce cher Fiodor Dostoïevski...  J’avais été ravie de découvrir une écriture très accessible et pourtant fourmillante de détails et une histoire dans laquelle la psychologie et plus particulièrement la douleur psychologique ont une part prépondérante. Il en est plus que jamais question dans Crime et Châtiment.

Rodion Romanovitch Raskolnikov est un ancien étudiant sans le sous, qui s’est laissé entrainer dans une vie de délassement, d’ennui et de ruminement... Renfermé sur lui même il ne s’agit vraiment pas (mais alors... pas du tout !) d’un personnage sympathique, mais d’un être sombre, égoïste et torturé.

Dans cet esprit tortueux, va se forger petit à petit une idée impossible : celle de commettre un meurtre. Raskolnikov va se battre (brièvement) avec sa conscience avant de passer à l’acte et d’assassiner Aliona Ivanovna, une prêteuse sur gage.

Rodion excuse son crime par une théorie (ma foi bancale...) : les “grands hommes” ont le droit de tuer des "êtres insignifiants" si ceux-ci sont sur leur chemin (chemin de la gloire). Sauf qu’en ce qui concerne Raskolnikov, on ne voit aucune gloire, aucune grandeur, voire aucun chemin !

Chanceux dans son crime,  Raskolnikov va cependant se mettre en danger et faire porter sur lui de gros soupçons... Il faut dire que son comportement après le meurtre va devenir de plus en plus sombre et colérique, repoussant sa famille, ses (rares) amis, et allant même jusqu’à “provoquer” la police (ce qui donne lieu à un joli duel verbal et psychologique entre Raskonikov et Porphyre Petrovitch).

Complètement paranoïaque, Raskolnikov souffre psychologiquement mais aussi physiquement : son corps se consume peu à peu : fièvre, folie et culpabilité s’entremêlant jusqu’à ses aveux.

Il s’agit donc d’une descente aux enfers dans un esprit complexe qui semble ne rien ressentir que la haine, incapable d’aimer ses proches. Ce meurtre étant peut-être un moyen de “sentir” enfin ou à nouveau (nous ne savons pas si Raskolnikov a toujours été si sombre et solitaire : Dostoïevski ne nous donne aucune information ni sur le passé du personnage, ni sur ces premiers pas vers la folie.).

Un roman profond qui nous entraine dans la misère et la folie sans jamais nous faire sentir la moindre sympathie envers un personnage torturé, fruit d’une société rongée par la pauvreté et l’alcoolisme.

Présentation de l'éditeur :
A Saint-Pétersbourg, en 1865, Raskolnikov, un jeune noble sombre et altier, renfermé mais aussi généreux, a interrompu ses études faute d'argent. Endetté auprès de sa logeuse qui lui loue une étroite mansarde, il se sent écrasé par sa pauvreté. Mais il se croit aussi appelé à un grand avenir et, dédaigneux de la loi morale, se pense fondé à commettre un crime : ce qu'il va faire bientôt - de manière crapuleuse. Publié en huit livraisons par Le Messager russe au cours de l'année 1866, le roman de Dostoïevski montre en Raskolnikov un témoin de la misère, de l'alcoolisme et de la prostitution que l'auteur décrit sans voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il l'est devenu, tant les raisons qu'il s'invente pour agir sont contradictoires. Mais la tragédie n'exclut pas la vision d'une vie lumineuse, et le châtiment de son crime va lui permettre un long cheminement vers la vérité, et la renonciation à sa mélancolie brutale. Après quoi sera possible ce que l'épilogue annonce : l'initiation de Raskolnikov à une réalité nouvelle, le passage d'un monde à un autre monde.



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