20 mai 2010
Incidences de Philippe Djian
Marc, professeur universitaire essaye d’apprendre à ses élèves comment devenir de grands écrivains ou scénaristes car lui même n’a jamais eu suffisamment de talent pour y arriver. (on se demande d’ailleurs parfois si les théories sur l’écriture sont celles du narrateur ou de l’auteur lui même.) Il vit avec sa sœur avec dans la maison de leur enfance ou ils ont vécu sous l’emprise et les coups d’une mère hystérique (un peu classique mais bon passons...). Leur relation est fusionnelle, passionnelle et ambiguë (pour ne pas dire incestueuse). | |
Dans la vie, Marc a un passe temps : coucher avec ses jeunes étudiantes. Il enchaine les liaisons comme d’autres collectionnent les timbres... Jusqu’au jour où l’une de ses conquêtes décède dans son lit. Contrairement à la logique, il n’appelle pas la police et préfère jeter le corps dans une crevasse en pleine forêt ! On se dit tient Djian nous fait du Polar ? Que nenni, l’enquête policière n’est pas le but de la manœuvre (mais alors pas du tout). Non, le but c’est de nous montrer la descente aux abîme d’un esprit déjà pas très sain à la base.... Je ne vous en dévoile pas plus. Ce livre m’a laissé une impression étrange. D’un côté j’ai été emballée par la “musique de l'écriture” de Djian. Le narrateur (ou Djian) dit « N'importe quel crétin est capable de raconter une histoire. La seule affaire est une affaire de rythme, de couleur, de sonorité. ». Et pour le coup Djian sait très bien le faire. J’ai avalé ce livre en quelques heures, sans pouvoir m’en détacher et pourtant.... Et pourtant j’ai aussi un sentiment de vide, de creux, de déception comme si l’auteur avait tellement travaillé sur la forme, qu’il n’avait pas eu le temps de s’occuper du fond. Je pense qu’il aurait pu creuser d’avantage son histoire et ses personnages afin de rendre ce roman vraiment passionnant et abouti. Présentation de l'éditeur : |
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